• De quelques recettes de bonheur
Je ne sais quel est le grand poète qui a dit :
» Le bonheur ? on le reconnait… au bruit assourdissant qu’il fait …quand il s’en va! »
Vous avez surement, vous aussi, reconnu le bonheur, trop tard,…de cette cruelle manière. C’est dommage… d’avoir attendu, vous ne trouvez pas ?
je crois que … nous sommes faits pour le bonheur; nous le sentons confusément en nous-même; mais notre bonheur est un ciel changeant,
un beau ciel que nous ne regardons pas assez chaque jour,
et qu’un battement d’aile de papillon aux antipodes peut assombrir d’un moment à l’autre.
Nous ne prenons pas le temps de capturer le bonheur jour après jour.
Goethe, le grand poète allemand, emploie une très belle expression:
« Das süße lebenslust « … la douce habitude de vivre.
Question morale : Est-ce que je prend le temps, chaque matin, de me réjouir de cette douce habitude de vivre?
Notre chère Etty Hillesum, ( que je voudrais citer chaque jour ) a retrouvé Dieu et l’espérance, parce qu’elle a su retrouver — dans des circonstances atroces — la douce habitude de vivre.
A la fenêtre de son baraquement, elle prend le temps de contempler le miracle d’un mimosa qui fleurit:
« Je ne cesse de faire monter vers toi le même alleluia, mon Dieu, tant je t’ai de gratitude d’avoir bien voulu me donner une telle vie » ‘ (Etty Hillesum – camp de Westerbork – 30 Mai 1942)
• Je trouve la vie belle, digne d’être vécue
« Je suis capable de tout supporter, je deviens de plus en plus forte, et en même temps j’ai une certitude :
je trouve la vie belle, digne d’être vécue est riche de sens. En dépit de tout.
Et si vous vous dites cela, quelque part en vous il y a quelque chose qui ne vous quittera plus jamais. »
(Etty Hillesum – camp de Westerbork – 16 Mai 1942)
• Les épreuves se sont changées en beauté
Je sens à présent tout le poids que tu m’as donné et apporté, mon Dieu.
Tant de beauté et tant d’épreuves !
Et toujours, dès que je me montrais prête à les affronter, les épreuves se sont changées en beauté.
(Etty Hillesum – camp de Westerbork – 5 Mai 1942)
• Il faut vivre chaque jour comme si c’était le premier, et comme si c’était le dernier.
je ne sais qui a donné ce conseil si lumineux…
N’attendons pas l’Eternité pour vivre heureux ! L’Eternité est déjà commencée…
Etty Hillesum l’avait compris. Dans le wagon qui l’emportait vers Auschwitz, elle lisait le poète Rainer Maria Rilke, qui savait lui aussi, changer les épreuves en beauté, et qui avait écrit :
« Nous sommes les abeilles de l’univers.
Nous butinons éperdument le miel du VISIBLE,
pour l’accumuler dans la grande ruche d’or de l’INVISIBLE. »
Rainer Maria RILKE ( Lettre à son éditeur )
• Mais la pesanteur ne nous lâche jamais…
Je sais bien que nous autres, qui ne sommes ni des saints, ni des poètes, ni de doux rêveurs, nous encombrons nos journées de vains soucis du monde et de préoccupations matérialistes qui ne risquent pas… de nous donner ce bonheur auquel nous aspirons.
On nous fait croire
Que le bonheur c’est d’AVOIR
De l’AVOIR plein nos armoires,
Dérision de nous dérisoire…
(Alain Souchon – Foule sentimentale)
Comme nous nous appliquons, chaque jour, à garder nos pieds dans cette gadoue matérialiste, ( qui nous convient très bien ) …nous ne risquons pas d’avoir le temps de regarder un mimosa qui fleurit, et de réfléchir sur « la douce habitude de vivre »…
Comme le dit Simone Weil :
La grâce nous élève… DE TEMPS EN TEMPS,
mais la pesanteur, elle, ne nous lâche JAMAIS !
Simone Weil 1940 La Pesanteur et la Grâce
( c’est la philosophe, …pas la Ministre.)
Réfléchissons à cela !
Demain, je vous dirai comment échapper au matérialisme si décevant de nos vies…
en apprenant ( avec les poètes ) à cultiver L’AMITIE DES CHOSES…
Envoyez moi vos propres réflexions! (Michel MINC 17 Juillet 2017)