« Pourquoi es-tu triste, mon âme ? et pourquoi te fais-tu ainsi des tourments ? »
Est-ce parce qu’il fait gris, ce matin ?
« Quand le ciel, triste et bas, pèse comme un couvercle… » (Baudelaire)
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… pourquoi revient ainsi, du fond de ma mémoire, ces phrases latines, que je récitais, sans les comprendre, au pied de l’autel, quand je servais la messe ? ( il y a plus de soixante ans…)
Quare tristis es, anima mea , et quare conturbas me ?
Mystère de la mémoire !…
Pourquoi les choses cachées, cheminent, réapparaissent, et fleurissent un jour, quand il le faut ?
Mon ami Wikipedia, ( qui est un puits de science précieux, et toujours disponible…)
m’indique qu’il s’agit d’une phrase extraite du psaume 42…
Mais pourquoi ai-je dit ( et mémorisé…) ce psaume 42 dans ma jeunesse ?
Selon la distribution6 effectuée par saint Benoît de Nursie vers 5307, ce psaume était traditionnellement exécuté auprès de monastères, à l’office de matines du lundi8.
Dans la liturgie des Heures actuelle, le psaume 42 est chanté ou récité aux laudes du lundi de la deuxième semaine9.

Les laudes des fraternités monastiques, …lorsque le soleil se lève dans le splendide chœur gothique du Mont Saint Michel …
Si vous êtes triste, si vous avez du souci qui vous ronge,
lisez avec moi quelques phrases de ce psaume.
Votre difficulté à vivre a été comprise et exprimée, par un poète hébreu, et partagée par tant de lèvres inquiètes, désolées, exténuée, depuis trente siècles.
Pourquoi es-tu triste, mon âme,
et pourquoi te fais-tu ainsi des tourments à toi-même ?
Comme un cerf altéré cherche l’eau vive,
ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu.
Je n’ai d’autre pain que mes larmes, le jour, la nuit,
moi qui chaque jour entends dire : « Où est-il ton Dieu ? »
Je me souviens, et mon âme déborde :
En ce temps-là, je franchissais les portails !
Je conduisais vers la maison de mon Dieu la multitude en fête,
parmi les cris de joie et les actions de grâce.
Outragé par mes adversaires,
je suis meurtri jusqu’aux os,
* moi qui chaque jour entends dire : « Où est-il ton Dieu ? »

Pourquoi es-tu triste, mon âme, et pourquoi te fais-tu ainsi des tourments à toi-même ?
Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ?
Espère en Dieu !
De nouveau je rendrai grâce : il est mon sauveur et mon Dieu !
Au long du jour, le Seigneur m’envoie son amour ;
et la nuit, son chant est avec moi, prière au Dieu de ma vie.

Quel est l’ange gardien qui chassera de nos âmes ces démons du désespoir, de la dérision, du ricanement… Ô archange Saint Michel (de Rubens) si tu faisais un peu de ménage dans nos cœurs et nos âmes ?