L’évangéliste n’a jamais dit… qu’ils étaient rois.
Mais pour offrir des choses aussi précieuses que de l’or et de l’encens, il faut au moins…
( pour des pauvres bergers ) …venir d’un palais de roi !
Ils étaient mages. Ils scrutaient des mystères… scientifiques ? astrologiques ?…
Qu’ont-ils vu dans le ciel, vers l’an 6 ou l’an 4 avant JC ?
la conjonction rare (et intermittente ) de Jupiter et de Saturne, qui faisait apparaitre ainsi dans le ciel nocturne de l’Orient comme une étoile nouvelle…?
Ils étaient en recherche… en demande de vérité.
La Vérité, ils ont été la chercher, vers l’Occident.
Ils ont été VOIR…
Au terme d’une longue quête, ils ont trouvé cette Vérité mystérieuse et déconcertante : l’incarnation d’un petit enfant dans une étable misérable…
Eux, ils ont adoré ce qu’ils ne connaissaient pas .
Et ils ont médité cette Vérité. Et ils l’ont conservé dans leur cœur.
Et ainsi, ils ont protégé cette Vérité précieuse qu’ils avaient découverte.
Ils ont eux l’audace… d’écouter leurs rêves,
et de ne pas retourner chez Hérode « parce qu’il voulait du mal à cet enfant ! »
Bouleversés par cet enfant, ils ont choisi de retourner chez eux par un autre chemin,
sans passer par Jérusalem.
Ils ont évité cette ville sainte, douloureuse et contradictoire…
… « la ville qui tue ses prophètes ».A Jérusalem, les juifs, les scribes, les pharisiens, les grands prêtres, connaissaient la Vérité.
Ils SAVAIENT que le Messie allait venir.
ils savaient mème… où le messie allait venir !
« A Bethléem, en Judée, dans la ville du roi-David, Bethléem, « la maison du pain »…
Ils savaient, et ils n’ont pas daigné se déplacer pour vérifier.
Ils n’ont pas voulu TROUVER réellement cette Vérité qu’ils annonçaient et attendaient depuis dix siècles.
Etrange apathie ! Etrange aveuglement !
Nous, chrétiens d’aujourd’hui, riches, instruits, apathiques, somme nous si différents ?
» Ce peuple m’honore du bout des lèvres, mais son cœur est loin de moi ! »
Ecoutons ce qu’en dit Edith Stein, (1891-1942)
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix , carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
(Vie cachée et Epiphanie- trad. Source cachée, Cerf 1999, p. 245)
« Le Christ est notre paix : d’Israël et des païens il a fait un seul peuple ; par sa chair il a fait tomber le mur de la haine qui les séparait » (Ep 2,14)
Les personnes réunies autour de la crèche nous offrent déjà une image de l’Église et de son déploiement.
Les représentants de l’ancienne lignée royale à qui était promis le Sauveur du monde et les représentants du peuple croyant font le lien entre l’ancienne et la nouvelle Alliance.
Les rois du lointain Orient figurent les peuples païens qui devaient recevoir le salut de Juda (Jn 4,22). Ainsi, « l’Église issue des Juifs et des païens » est déjà présente ici.
À la crèche, les rois mages sont les représentants des chercheurs de Dieu de tous pays et de toutes nations.
La grâce les a conduits avant même qu’ils n’appartiennent à l’Église visible.
Un pur désir de la vérité les habitait, qui ne s’en tenait pas aux limites des enseignements et des traditions de leurs pays.
Parce que Dieu est vérité et qu’il veut se laisser trouver par ceux qui le cherchent de tout leur cœur (Jr 29,13), l’étoile devait tôt ou tard briller aux yeux de ces sages pour leur indiquer le chemin vers la vérité.
C’est ainsi qu’ils se sont retrouvés devant la Vérité faite homme, qu’ils se prosternent en l’adorant et déposent à ses pieds leur couronne car, comparées à elle, toutes les richesses du monde ne sont qu’un peu de poussière.