II y a quelque part ailleurs, je ne sais où,
une maman qui cache pour la dernière fois
son visage au creux d’une petite poitrine qui ne battra plus,
une mère près de son enfant mort,
qui offre à Dieu le gémissement d’une résignation exténuée,
comme si la voix qui a jeté les soleils dans l’étendue,
ainsi qu’une main jette le grain,
la voix qui fait trembler les mondes,
venait de lui murmurer doucement à l’oreille:
“Pardonne‑moi !
Un jour, tu sauras, tu comprendras,
tu me rendras grâce.
Mais maintenant, ce que j’attends de toi,
c’est ton pardon,
pardonne ! «
Ceux‑là se trouvent au coeur du mystère,
au cœur de la création universelle,
et dans le secret même de Dieu.
GEORGES BERNANOS – LA LIBERTÉ, POUR QUOI FAIRE ?