
En lisant les réflexions cosmologiques distinguées des astronomes sur l’expansion de l’univers, il m’est venu, ce matin (à jeun ) cette interrogation banale mais néanmoins récurrente :

A chaque seconde, toutes les étoiles, toutes les galaxies de notre univers s’éloignent les unes des autres,
et l’univers se refroidit inexorablement…
Déjà, il n’est plus qu’à 3 degrés au dessus du zéro absolu !
C’est très froid…
Heureusement que, par-ci par là,
il y a des étoiles…
petit oasis d’amour dans un désert glacé…

Les étoiles, dont la gravité attire, accueille et retient les moindres particules gazeuses qui passent à leur portée,
des étoiles où les particules se caressent, se pressent
et s’embrassent follement jusqu’a s’embraser et s’unir,
des étoiles qui rayonnent et éclairent et réchauffent
en brulant follement et généreusement tout leur hydrogène…
et qui finissent par exploser en semant des atomes nouveaux dans l’univers…
Etoiles du ciel ! Oasis d’amour où tout devient possible,
où les lois mystérieuses de la physique quantique font naître des architectures savantes,
des atomes de plus en plus complexes,
de plus en plus savamment agencés,
Gérard de Nerval le disait :
« Un mystère d’Amour, dans le métal, repose ! »

Et nous qui sommes des poussières d’étoiles,
NOUS, amas d’atomes et de cellules vivantes, merveilleusement agencés par un plan mystérieux,

Nous, prodigieux assemblage de cent milliards de neurones,
nous, nouveau point culminant de la Vie, devenu consciente d’elle-même,

Ssommes-nous des étoiles brulantes…
ou sommes nous déjà des résidus d’étoiles, créations avortées qui sont en train de s’éteindre, de se refroidir
et de retourner en poussière dans le vaste univers glacé…
Tout s’éloigne de tout, et se refroidit…
En est-il de même pour notre cœur et notre âme ?
Tout s’éloigne de tout, et se refroidit…
Et chez nous ?
En est-il de même pour notre cœur et notre âme ?
Si nous ne faisons rien,
à chaque instant nous nous éloignons imperceptiblement de tout ce que nous aimons,
et nous laissons notre cœur et notre âme se refroidir et se congeler peu à peu…

Comme le chante Léo Ferré, dans « Solitude! » :
Alors, … on n’aime plus.
Et l’on se sent floué
par les années perdues…
Leo ? Est-ce que ce n’est pas une bonne définition de l’enfer ?

Chaque jour, l’Univers nous interroge. A quoi allons nous servir aujourd’hui ?
Est-ce que nous laissons notre cœur et notre âme se congeler peu à peu, s’éloigner de tout, se perdre dans l’immense solitude du cosmos ?
Ou bien, sommes nous prêts à devenir une petite étoile de plus ?


L’univers s’étend, pour nous laisser la place…
Il attend que la petite étoile que nous sommes fasse son travail quotidien,
aimer, accueillir, embrasser, et s’embraser pour faire naître des atomes nouveaux,
et faire que la Création, mystérieusement, se continue avec nous, et par nous.
