Si on parlait un peu politique…

Les députés proposent sagement de rétablir la peine de mort…
pour les enfants ! ( qui mettent leur maman en «détresse psycho-sociale» )

Enfin une grande loi de progrès humaniste !
Quelle dommage qu’elle ait été votée
sans gloire, en catimini,  pendant les vacances, à 1h du matin,
par quelques députés courageux :
des socialistes ( toujours généreux),
les députés de Bayrou ( toujours courageux )
et les héroïques marcheurs qui restent à… «la France en marche» !

Vous ne comprenez pas comment on en est arrivé là ?

Récapitulons, 

à la mémoire de Robert Badinter et de Simone Veil ?
En 1975, Simone Veil fait voter une loi pour essayer de canaliser et d’adoucir l’immense malheur sanglant de l’avortement clandestin, qui frappe les femmes depuis des siècles…Avec cette loi, on autorise les femmes en détresse à se faire assister, et à pouvoir  se faire avorter proprement, si elles confirment leur décision, dans les dix premières semaines de la grossesse.

Certes ! C’est cruel : on tue et on jette à la poubelle l’embryon qui est en train de se développer naturellement dans le ventre de sa maman, 
mais, à vrai dire,  on ne sait pas si c’est déjà un bébé…
On dit : il n’a pas de cerveau développé… 
est-ce déjà un humain ?

Et on se pose une grande question :
quand est-ce qu’on devient un humain ? 

Primo Levi avait déjà posé cette grande question :  

« Si c’est un homme… ?»

Retenez bien cette grande question ! 
Elle va nous suivre…

Donc, malgré les discussions et les doutes de beaucoup, en 1975, Simone Weil réussit à faire  voter  ( par une majorité de droite giscardienne )  cette Loi sur l’avortement.
Merci Madame Veil pour votre sagesse courageuse !
Je ne sais qui a dit :
«La Politique, c’est l’art de minimiser, autant que faire se peut, les conséquences du péché originel !»

Vous avez fait une loi pour minimiser les conséquences douloureuses, et souvent tragiques, des grossesses non désirées …
Vous avez voulu arrêter le drame sanglant des avortements clandestins, 
( facile pour les riches qui allaient à Londres, sordide et dangereux pour les pauvres, comme toujours…)

Votre loi ne disait pas que l’avortement est un bien  !
Elle traitait l’avortement comme un malheur,

dont on essayait de minimiser les conséquences…


Evidemment, il aurait mieux valu, ne pas avoir besoin de cette Loi…

…que la société soit différente et les humains meilleurs !
Il aurait mieux valu…
que les pères irresponsables et cyniques n’abandonnent pas les filles qu’ils avaient engrossées, en les laissant se débrouiller.
Il aurait mieux valu que les filles ne couchent pas… avec des mâles irresponsables et cyniques ( «avec des porcs», disait-on en 75 ! )
Il aurait mieux valu que les filles n’oublient pas de prendre leur pilule si elles voulaient à tout pris.…coucher avec des hommes cyniques et irresponsables,
il aurait mieux valu…
…mais votre loi essayait courageusement d’enrayer l’enchainement de tous ces malheurs.

Malheureusement, une fois qu’elle a été votée, votre loi, Madame Veil, faisait de l’avortement UN DROIT. 

1975 : l’avortement devient un droit (pour la mère ! pas pour l’enfant… )

Un droit pour la mère… pas un droit pour l’enfant (à naître… ) 
— Mais, ce n’est pas encore un enfant. Ce n’est pas un humain !
C’est seulement un embryon, qui n’a aucun droit !
— Fort bien ! …mais QUAND devient on un «bébé à naître» ?
Quand devient-on un humain, avec le droit de vivre ?

Beaucoup de questions redoutables…

Mais oui, Madame Veil ! Votre Loi généreuse amenait à se poser des questions… des questions redoutables, douloureuses, et terriblement «clivantes» comme on dit …

Est-il désiré ou non désiré ?

On nous a dit :
Il vaut mieux que les enfants qui naissent aient été désirés par leurs parents.
— S’il n’est pas désiré, il vaut mieux pour lui qu’il ne naisse pas !
— Fort bien ! Etablissons une ségrégation !
enfants désirés ?         vous avez le droit de vivre !
enfants non désirés ?  vous n’avez pas le droit de vivre !
il vaut mieux pour vous qu’on vous avorte…

Doit-il naître ? Normal ou anormal ? Beau ou pas beau ?

Hitler ou les eugénistes darwiniens américains faisaient déjà cela des les années trente !
— S’il est anormal, si c’est un monstre, il vaut mieux pour lui qu’il ne naisse pas !
— Fort bien ! Mais qu’est-ce que c’est un enfant normal ? 
il vaudrait mieux , certes, que l’humanité ne soit composé que d’enfants normaux, beaux, intelligents, en pleine santé, bien élevés…
Mais QUI va définir la NORME  d’un enfant «normal»?
Combien de chromosomes ?
Pourcentage de gènes néandertaliens ?
Couleur de peau ?
Sexualité bien définie ? Coefficient intellectuel ? 

Cet enfant est-il… tel que vous le souhaitiez ?

Est-ce que cet enfant qui va naitre sera semblable à ce que vous auriez voulu qu’il soit ?
Couleur des yeux ? Couleur de peau ? caractère ? QI ?
s’il n’est pas comme vous le désiriez, a-t’il le droit de vivre ?

A-t’on le droit…d’aider une fille-mère en détresse à ne pas avorter?

Imaginons qu’on soit (enfin… ) dans une société civilisée, riche et généreuse pour les femmes. On ferait des associations pour aider les filles-mères.
On leur dirait : « Vous êtes désespérée. Cet enfant n’a pas de père pour vous aider ! Si vous voulez le garder, nous , on va vous aider !
On va vous trouver un foyer d’accueil, une aide financière!
On vous aidera à la naissance, et après…

C’est INTERDIT ! Proposer d’aider les filles-mères, c’est faire une propagande CONTRE l’avortement ( qui est un droit ! ).Vous risquez la prison…
— Et en plus, en aidant les filles à ne pas avorter, VOUS CULPABILISEZ les filles qui ont déjà avorté ! C’est interdit…

Droit d’avorter…  avant 10 semaines, et pourquoi pas après ? Augmentons le délai légal !

— Ce n’est pas juste de refuser le droit d’avorter aux mères qui ont dépassé la date légale ! 
10 semaines , c’est trop court ! augmentons le délai légal ! 
Ce sera une nouvelle conquête des DROITS DE LA FEMME !
— Mais augmentons le délai jusqu’à quand ? Jusqu’à 6 mois ?

— A six mois, l’embryon est devenu un bébé viable qui peut très bien survivre en couveuse. A-t’on encore le droit de le tuer, par avortement ?

— On vous l’a déjà expliqué ! Si cet enfant n’est pas désiré, il vaut mieux pour lui qu’il ne vive pas !  Qu’on soit à 10 semaines ou à six mois de grossesse, c’est pareil.
—S’il est anormal ou pas beau, il vaut mieux qu’il ne naisse pas !
Si sa mère est trop pauvre pour l’élever dignement, il vaut mieux qu’il ne naisse pas !
—Mais alors, ce sont des millions de naissance qu’il faudrait interdire !

— Justement ! Il y a trop de pauvres en France ! Trop de pauvres sur la planète !
Il faut empêcher à tout prix les pauvres de faire des enfants.
— Moi, je trouve qu’on devrait stériliser les pauvres à la naissance.
— Ça c’est vrai !  il y a plusieurs milliards d’enfants qui vont naitre pour vivre ensuite dans des conditions indignes… ( Et nous ne sommes pas décidés à les aider.)
— Au lieu d’aider les pays pauvres à développer leur économie, il vaut mieux leur faciliter l’avortement !  L’avortement est un acte écologique !
— Mais oui  ! Il y a trop d’hommes sur cette planète qui n’en peut plus !  
Les humains sont en trop sur cette planète ! Il faut protéger la Nature en empêchant les hommes de se multiplier. Et surtout les pauvres… 

L’avortement n’est plus un malheur…c’est un devoir!

— Il faut cesser de dire que l’avortement est un malheur !
C’est, maintenant, non seulement un droit, mais ça doit devenir un devoir !

Etendons le droit d’avorter de la mère, jusqu’au neuvième mois !

— Pourquoi limiter la période légale de l’avortement ?
Le bébé appartient à sa mère !  Laissons à la mère le droit d’avorter jusqu’au moment de la naissance, si elle est «en détresse psycho-sociale» !
— Pourtant,  en France, est-ce que nous n’avons plus les moyens de nous occuper des mamans en détresse psycho-sociale plutôt que de les faire avorter ? 
— Et à la naissance, pourquoi la maman en détresse ne pourrait pas accoucher sous X ?
Son enfant serait soigné et adopté sans difficultés. En France, il y a tant de parents qui voudraient avoir des enfants…
— Non ! L’avortement est un droit pour les mères ! Un droit égale pour toutes !
Vous voulez refuser ce droit aux mères qui sont au neuvième mois ?
C’est une ségrégation injuste…

Profitons de la sérénité des vacances, pour faire voter CETTE LOI DE PROGRES INDISPENSABLE :
Le droit d’avorter doit être étendu jusqu’au neuvième mois, pour les mères en situation de détresse psycho-sociale !

— A partir de quand les enfants ont le droit de vivre ? Même si leur mère n’en veut plus? Allons nous rétablir la peine de mort pour les enfants ?
— Jusqu’à la naissance, le bébé, n’a pas encore été déclaré à la mairie.
Est-il déjà  un citoyen ? A-t’il des droits ?
— A-t’on le droit de le tuer,
parce qu’il est responsable de la «détresse psycho-sociale» de sa maman ?
Je connais beaucoup, d’ados…qui sont responsables de la détresse psycho-sociale de leur maman. Quand aurons-nous le droit de les tuer eux aussi ?

Qu’en penserait Robert Badinter ?

— Est-ce que les députés socialistes qui ont voté cette loi ( avec la majorité en marche… )
se souviennent qu’un dénommé Robert Badinter…

 …a fait voter, en 1981, sous François Miterrand, une loi qui abolissait la peine de mort en France.

Doit-on rétablir la peine de mort pour les bébés ?

— Et qui va faire le travail ? 
Y-at’il des volontaires pour faire le bourreau ? 
Va t’on obliger les médecins ?

Attention ! Ce site risque d’être bientôt fermé, pour pensée non conforme

— Je vois où vous voulez en venir ! Vous êtes…
contre l’avortement,
contre les femmes,
contre le progrès !
Je vais vous dénoncer à Facebook, qui va fermer votre site ! 

— Je vous jure que ne dis plus rien !
En plus, j’aurais trop peur qu’on me fasse passer pour un chrétien…
chrétien à la manière de François Bayrou, qui se réjouit du vote de «cette loi très sage et équilibrée». 
François ! Tu as certainement bien médité cette phrase célèbre d’Ivan Karamazov :
«Si Dieu n’existe pas, tout est permis !»

Donc, tout est permis, même de tuer les enfants à la naissance…

Les romains ou les chinois faisaient cela très ordinairement il y a quelques siècles…
C’était le bon temps. L’Antiquité n’avait pas été encore ramolli par le poison judéo-chrétien-chrétien et le respect de chaque personne vivante…

Donc,  je me tais !
Je fais confiance aux Sénateurs…
Je fais confiance aux Sénateurs qui vont devoir maintenant continuer — en approuvant ce projet de Loi — à nous mener sur la voie irrésistible du progrès sociétal…«en marche!» 

Qui est-ce qui chantait, jadis : «Dur ! Dur ! D’être un bébé !»

« Ce que j’ai FAIT, pas une bête ne l’aurait fait ! » (Guillaumet dans les Andes-1930)

Galilée, l’obsession de la mort, l’inaltérabilité parfaite … et la terre, jolie comme elle est, imparfaite…

Je trouve en triant dans mes notes, ces réflexions très originales de Galilée, sur la peur de la mort,…et sur la TERRE, notre terre, corruptible ( comme nous ) mais jolie comme elle est…
D’où viennent ces notes ? D’Etienne Klein ? de Claude Tresmontant ? d’un autre ?
Peu importe…elles peuvent susciter en nous des réflexions ou des contemplations très intéressantes. Voyez ce que j’en ai compris.
J’ai résumé…

Pour Platon, il y a un rapport entre l’ETERNITE, le VRAI, et le BEAU.
Il y a un rapport entre LE VRAI, qui est ETERNEL, et le BEAU.
Ce que nous pouvons comprendre nous renseigne sur LA NATURE DE L’ETERNITE.

Est parfait … CE QUI NE S’ABIME JAMAIS. Ce qui est éternel.
La figure parfaite est le CERCLE parce qu’elle est l’image de l’INFINI, de l’ETERNEL

Donc, les étoiles, tous les astres, qui sont ETERNELS, ont une trajectoire cyclique. Le système de Ptolémée, avec ses épicycles compliqués, est l’expression de cette préférence pour la perfection du Cercle.
( Il faudra attendre Kepler au 16ème siècle pour qu’on comprenne que les planètes du système solaire ne parcourent pas des cercles mais des éllipses.)

Donc, pour les Anciens, il y a deux mondes.
L’un parfait, éternel, beau et immuable. L’autre changeant, imparfait, méprisable.
Il y a donc LE MONDE PARFAIT, ETERNEL, DES SPHERES CELESTES,
des sphères de cristal pur, où se meuvent éternellement tous les astres, et le Soleil, et de la Lune,…
…et il y a NOTRE MONDE SUBLUNAIRE changeant, imparfait, qui n’est pas de cristal pur mais qui est terreux…

Galilée n’est pas d’accord ! La lune aussi est « terreuse »

Galilée n’est pas d’accord avec cette vision antique qui était celle de Platon, d’Aristote, de Ptolémée … et ainsi de tout le moyen-âge.
Avec sa nouvelle lunette astronomique, il a observé la surface de la Lune,
et il a constaté qu’elle était très imparfaite, pleine de cratères, de trous et de boutons… C’est une révélation : un changement de paradigme

« La lune est, comme notre terre, imparfaite.
Vous prétendiez qu’il y a deux mondes : notre monde terreux, le monde sublunaire, fait de 4 éléments corruptibles, …
…et le monde de la quintessence, inaltérable et parfait.
Moi, je vois bien que la lune est terreuse,…
donc il n’y a pas de monde sublunaire.


IL N’Y A QU’UN UNIVERS, et il est partout corruptible.
Donc , on a eu tort d’associer la perfection et l’incorruptibilité.

Ce goût pour l’inaltérabilité est la conséquence de notre hantise de la mort.
Ceux là qui exaltent si bien l’incorruptibilité et l’inaltérabilité,
je crois qu’ils en viennent à dire ces choses…
… à cause de leur grand désir de beaucoup survivre
et de la peur qu’ils ont de la mort. »

à cause de leur grand désir de beaucoup survivre et de la peur qu’ils ont de la mort. »
Pablo Picasso – son dernier autoportrait…

L’amour de notre terre, altérable et changeante… comme nous !

Donc on a eu tort d’associer perfection et incorruptibilité.
Et il est hors de doute que notre TERRE est bien plus parfaite,
étant comme elle est, altérable et changeante,…
que si elle était une masse de pierre,
ou même un beau DIAMANT IMPASSIBLE.
C’est cette terre, telle qu’elle est, que nous aimons.

Le temps qui passe ne nous fait pas plonger dans le Néant.

Ce que nous dit Galilée, si joliment, c’est qu’on s’est trompé en associant trop directement le temps qui passe et la mort.
Ne craignons pas le Néant !
Bergson nous l’a dit : le NEANT n’est pas pensable.
C’est une fausse idée qui se nie elle-même. Le Néant n’est pas pensable.
Et on ne peut penser la mort que si on la distingue du néant… c’est à dire si on l’imagine dans quelque chose QUI NE MEURT PAS.

De même, …
On ne peut penser l’origine de l’univers que si on imagine…qu’avant l’univers, il y avait… quelque chose ou quelqu’un… qui a pu créer l’univers.

Si on imagine qu’avant le Temps, il y avait quelque chose ou quelqu’un qui a pu inventer le Temps.
Et c’est cela la VRAIE PERFECTION à laquelle aspire notre cœur…

FIN

4 mots pour dire AIMER…

Sermon sur les 4 amours par le précheur Evangéliste hindou Ravi Zacharias
cliquez pour regarder la video !

https://vimeo.com/user103039900/review/455719702/04622cefad

L’amour (Ravi  Zacharias)
La chose la plus belle que nous cherchions en ce monde, vous et moi, c’ est l’amour.

(Army National Guard photo by Sgt. Katerine Forbes/120th PAD/JTF-GTMO Public Affairs)

Ma femme et moi sommes mariés depuis 47 ans – bientôt 48 en fait. Mais vous savez, jamais je n’oublierai le jour où nous nous sommes rencontrés. Elle avait 16 ans et moi 20. J’arrivais de l’Inde, elle venait du Canada. 
Je n’ai pas beaucoup écouté le sermon, ce jour-là. 
Je la regardais, pensant : “ c’est elle que je veux rencontrer ..” 
et, bizarrement, elle pensait la même chose.

Que je vous dise deux ou trois choses sur l’amour.
C’EST DU TRAVAIL ! 
C’EST DU TRAVAIL !

Cet anneau que vous passez à son doigt, c’est comme un tourniquet qui arrête votre circulation : lui dire oui, c’est en fait dire non à toutes les autres.

Vous, les jeunes, laissez-moi vous le dire : 
“l’amour libre” est une contradiction dans les termes.
L’amour n’a jamais cherché à être libre. 
C’est la nature de l’amour que de se lier.
C’est la nature de l’amour que de se lier.
Et la consommation physique est l’image la plus sacrée de la consommation spirituelle 
entre ces deux personnes qui se disent “oui”.

Les anciens Grecs définissaient quatre sortes d’amour :
Agapé, l’amour de Dieu
Storgé, l’amour parental, qui est de la protection
Philia, l’amour fraternel entre frères ou amis
Et Eros, qui est l’amour romantique.
Et les trois autres ont comme point de référence le premier.

Vous ne pouvez réellement définir l’amour qu’au moment où vous compris
l’Amour de Celui qui nous a créés, vous et moi.

Vous ne pouvez aimer sans donner 
et, en Son fils, Dieu nous a donné ce qu’Il avait de plus précieux. 
Jean, 3:16 : “Dieu a tant aimé le monde…”

Rembrandt – Gravure : Le Christ aux cent florins

On ne peut définir l’amour en dehors de Dieu, 
et c’est précisément là où notre culture pèche, : 
vous aimez votre voiture, votre maison, votre chien, la cuisine indienne, la cuisine chinoise, ..votre femme.

Nous n’avons plus de point de référence pour l’amour.
Nous n’avons plus de point de référence pour l’amour.
Et les trois dernières formes d’amour sont comme accrochées au porte-manteau du premier.

Et si vous vivez aujourd’hui avec le coeur brisé, avec un amour brisé, 
c’est probablement que quelqu’un n’avait pas accroché son amour 
au porte-manteau de l’Amour éternel de Dieu Lui-même.

Saint Augustin : Pourquoi l’Evangile nous permet de nous découvrir nous-même ?…

Pourquoi nous devons sans cesse lire et méditer ensemble l’Evangile. ? 
Voici quelques conseils, et quelques méditations très précieuses d’un grand poète ,
évêque de Tunisie au IVeme siècle après Jésus-Christ, 
et plus moderne de pensée que tous les écrivains d’aujourd’hui : Saint Augustin…

L’Evangile, …pour nous comprendre nous-même 

Saint Augustin : Pourquoi te parler si tu ne veux pas écouter? … tu refuses de revenir à l’intérieur de toi-même. 

Pourquoi te parler si tu ne veux pas écouter?
Tu sors toujours dehors, tu refuses de revenir à l’intérieur de toi-même.
Celui qui t’enseigne est à l’intérieur …
C’est à l’intérieur que nous entendons la vérité, et voici que nous parlons à ceux qui sont à l’extérieur de notre cœur.
In Ps 139, 15. 

Saint Augustin – L’image de Dieu est au-dedans de vous. 

L’image de Dieu est au-dedans de vous.
là où se trouve l’intelligence, là où est l’esprit,
là où est la raison qui vous permet de rechercher la Vérité,
là où est la foi, où est votre espérance, où est votre charité,
là Dieu a son image.
In Ps 48, sermon II,11. 

Se laisser enseigner par le Christ, au fond de nous même

Saint Augustin  – Pour vous instruire, il faut qu’il y ait quelqu’un à l’intérieur de vous…

Nous pouvons vous avertir par notre voix ;
s’il n’y a pas à l’intérieur de vous… quelqu’un pour vous instruire, c’est en vain que nous, nous faisons du bruit.
In Epist Jo III, 13. 

Saint Augustin : Notre maître à tous est celui qui habite en nous tous

Et ce n’est pas parce que je parle d’un lieu élevé que je suis votre maître.
Le Maître de nous tous est Celui qui habite en nous tous.
Sermon 134, 1

C’est le maître intérieur qui enseigne, c’est le Christ qui enseigne.
Saint Augustin

Saint Augustin – Mieux vaut la voix de celui qui habite en votre âme, que celle qui retentit au dehors. 

Mieux vaut la voix de celui qui habite en votre âme, que celle qui retentit au dehors.
Que lui même vous montre la grâce de son humilité, lui qui a voulu habiter en vos cœurs.
In Jo III, 15. 

Saint Augustin – fais nous heureux de Toi.

0 Seigneur notre Dieu, pour que nous allions vers Toi, fais nous heureux de Toi.
Nous ne cherchons pas l’or, ni l’argent, ni les vastes domaines,
fais nous heureux de Toi.
Saint Augustin – Sermon 113, 6. 

Saint Augustin : Fais que je te connaisse, fais que je me connaisse !

La vocation de Matthieu par Caravage ( Rome – XVIIe siècle ) Au milieu des publicains qui sont en train de compter leur argent, le doigt du Christ désigne Saint Matthieu, étonné : « Moi, Seigneur ? « 

Fais que je te connaisse , fais que je me connaisse !
Saint Augustin -Soliloques II, 1, 1 

L’Evangile, pour ouvrir nos oreilles

Saint Augustin : Mon être est d’écouter, il est la Parole…

Mon être est d’écouter, le sien est de parler ;
j’ai besoin d’être illuminé, il est la lumière,
Je suis l’oreille, …il est la Parole.
Saint Augustin – In Jo XIII, 12. 

Saint Augustin : ouvre les oreilles de mon cœur, Seigneur !

La foi vient de l’ écoute. Je goûte une joie bien plus solide à écouter la Parole de Dieu qu’à l’annoncer.
Saint Augustin – Sermon 179, 2. 

Que je courre après ta voix et que je te saisisse.

Voici que les oreilles de mon cœur sont devant toi, Seigneur,
ouvre-les, et dit à mon âme:« Je suis ton salut.»
Que je courre après ta voix et que je te saisisse.
Saint Augustin -Confessions I, 5. 

L’évangile, toujours actif depuis deux mille ans

Saint Augustin : Les enseignements qui sortaient de sa bouche ont été écrits pour nous, proclamés pour nous. 

Écoutons l’Évangile comme en présence du Seigneur.
Les enseignements qui sortaient de sa bouche ont été écrits pour nous, proclamés pour nous.
Ils seront proclamés jusqu’à la fin des siècles.
Saint Augustin -In Jo XX, 1. 

Saint Augustin – La bouche du Christ, c’est l’Évangile. …il ne cesse de parler sur la terre

La bouche du Christ, c’est l’Évangile.
Il siège dans les cieux, et il ne cesse de parler sur la terre.
Saint Augustin -Sermon 85, 1. 

L’Evangile, pour apaiser notre soif…

Saint Augustin : ne dédaigne pas, quand elle a soif, l’herbe qui t’appartient.… 

Ne laisse pas tes dons à l’abandon,
et ne dédaigne pas, quand elle a soif, l’herbe qui t’appartient.
Saint Augustin – Confessions XI, 3. 

Saint Augustin : J’aime… et cela est un don de Toi !

Voici que Ta voix est ma joie, voici que Ta voix l’emporte sur le flot de toutes les voluptés.
Donne-moi ce que j’aime. Car j’aime… et cela est un don de toi.
Saint Augustin

L’Evangile, pour trouver le vrai bonheur

Saint Augustin : L’Evangile pour devenir heureux…

L’homme devient heureux en touchant par le cœur …
…l’être qui est éternellement heureux, qui est l’éternelle béatitude,
qui est source de vie, la vie éternelle,
qui est source de sagesse, la sagesse parfaite,
et source de lumière, cette lumière qui éclaire l’homme
et qui est éternelle.
Sermon 117, 5. 

Saint Augustin : Notre cœur est inquiet… jusqu’à ces qu’il repose en Toi !

Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est inquiet… jusqu’à ce qu’il repose en Toi.
Saint Augustin – Les confessions

Sénèque – Faut-il voyager pour dissiper la lourde tristesse de ton cœur ?

Je ne connaissais pas ce texte magnifique en entier… Vous qui rentrez ( peut-être ) insatisfaits de vos voyages de l’été, méditez avec nous cette belle pensée stoïcienne !

Tu crois qu’il n’est arrivé qu’à toi,
 et tu t’étonnes comme d’une chose étrange, 
d’avoir fait un si long voyage et tant varié les itinéraires 
sans dissiper la lourde tristesse de ton coeur? 

C’est d’âme qu’il faut changer, non de climat. 

Tu as eu beau franchir la vaste mer ; «rivages et cités ont beau «reculer sous ton regard», selon l’expression de notre Virgile, 
tu seras, où que tu abordes, suivi de tes vices. 
À quelqu’un qui formulait la même plainte Socrate répliqua: 
«Pourquoi es-tu surpris de ne profiter en rien de tes longues courses ? 
C’est toi que tu emportes partout. 
Elle pèse sur toi, cette même cause qui t’a chassé au loin.» 

Quel réconfort attendre de la nouveauté des sites, 
de la connaissance des villes ou des endroits? 
Cela ne mène à rien de ballotter ainsi. 
Tu demandes pourquoi tu ne sens pas dans ta fuite un soulagement? 
Tu fuis avec toi. 
Il te faut déposer ce qui fait poids sur ton âme : 
aucun lieu jusque là ne te donnera du plaisir. […] 

Tu cours çà et là pour rejeter le poids posé sur toi,
 et rendu, par le ballottement même, plus incommode: 
pareillement, sur le navire, la cargaison, en équilibre stable, exerce une moindre pression; 
roulant pêle-mêle dans la cale, elle noie plus vite le flanc où elle porte. 
Tout ce que tu fais, c’est contre toi que tu le fais; 
et le mouvement même t’est contraire; tu remues un malade. 

Ce n’est pas de lieu, c’est d’âme qu’il faut changer.

Sénèque, Lettres à Lucilius, III, 28,1-3

Vieillir ? Physique quantique – Miracle et Communion des saints

Lettre de méditation à mes vieux copains
qui vieillissent, qui souffrent, et se sentent inutiles…
( cette lettre pourrait aussi me concerner ! ) 

Tu vieillis, tu te dégrades peu à peu…
Tu te demandes…
quel sens à cette vie, médiocre, précaire, déclinante, douloureuse ?…
Ne crois pas que tu peux disparaitre dans ton coin ! Inutile…

Pour l’Univers, quoi que tu fasses, tu existes… tu pèses… tu rayonnes, 
que tu le veuilles ou non, tu es solidaire de l’Univers. ( et de nous ! )

Tu es dans un univers UNIQUE, en cours de création,
où tout compte, tout pèse !
La galaxie la plus lointaine… (qui est à l’autre extrémité de cet univers dont nous sommes tout à fait incapables d’imaginer l’immensité vertigineuse ! )…et même la plus petite étoile de cette galaxie inconnue est importante pour toi  !  Elle agit sur toi. Mais oui !

Sa gravité s’ajoute à toutes les gravités pour équilibrer tout l’univers,… 
…c’est donc elle qui pèse de tout son poids,
 pour que tu puisse marcher légèrement au milieu des fleurs,
sur cette planète bleue qui t’a vu naitre, dernière créature étonnante, dans l’embranchement des mammifères.

Tout compte ! Tout pèse ! Et TOI ?
Si Dieu existe, que veut-il de toi ? A quoi tu sers ?

Picasso – Dernier autoportrait ( 15 jours avant sa mort…)

S’il y a un Dieu, 
s’il y a un artiste créateur qui tient cet univers et toutes ses créatures, tendrement, dans la paume de sa main…

tu comptes pour lui… 
IL te connait, 
Il a planté ta liberté
dans le jardin des causes et des forces qui animent ce monde,
et qui le font fleurir…

IL attend que tu prennes ta place définitive, très librement, 
avec toutes tes graines (et même tes pétales fanés ) dans le jardin qu’il a prévu

le lac de Galiléé où, il y a deux mille ans, une mutation nouvelle de la Création a été offerte aux hommes…

IL attend que tu fleurisses… Que peux-tu donner ?
une  dernière fleur ? modeste ? ignorée? quelle importance !
Toutes les fleurs, tous les brins d’herbe, toutes les fibres cachées de l’humus
sont importantes pour un vrai jardinier… qui aime son jardin.

Tu te sens moche, inutile, fané ?…
Peut-être que le jardinier a besoin de ton humilité, de ton déclin apparent…
Peut-être, au fond de ton cœur, y a t’il une dernière fleur rare qui pourrait illuminer ce petit carré de jardin ignoré…
« Une rose d’Automne est plus qu’une autre exquise… » disait le Poète.

IL EST TEMPS, POUR TOI, D’ESSAYER DE FLEURIR
ET DE FAIRE DES MIRACLES

Tu peux encore susciter des miracles, discrets, mais surprenants …Mais oui !
Aujourd’hui, même LES PHYSICIENS SE METTENT A CROIRE,
de plus en plus AUX MIRACLES.
Ils nous disent, les physiciens quantiques, des choses étranges : 

Tu te sens vide et stérile ?
Les physiciens quantiques nous disent :
Du vide quantique… peuvent naitre des particules nouvelles, si la Nature leur prête, pendant quelques instants, de l’énergie…
Ne peux-tu prêter, toi aussi, avec ton cœur, …un peu d’énergie à ceux qui t’entourent

Tu te sens enfermé dans ton destin ?
Les physiciens quantiques nous disent :
Chaque particule, enfermée dans un atome… se heurtant à un mur d’énergie,
peut traverser le mur, parfois, et créer des liaisons, des rayonnements nouveaux…
Ne peux-tu susciter autour de toi des sourires, des ententes, des amours nouvelles?

Tu te sens seul ? Tu as perdu ceux que tu aimes ?
Les physiciens quantiques nous disent :
Quand deux particules ont interagi, même si elles semblent éloignés à jamais,
elles restent solidaires, unies par un lien mystérieux…
Sans table tournante, ne peux-tu prier et parler avec ceux qui semblent partis ?

Tu vaux mieux qu’une particule quantique…
Tu pèses plus ! Tu peux rayonner davantage, même si personne ne semble voir ta lumière.
Est-ce qu’ un moine en prière, au fond d’un monastère, n’aurait pas le pouvoir, lui aussi,
de faire naitre des énergies nouvelles ?
Est-ce que chaque âme n’aurait pas le pouvoir d’agir, au delà des limites de notre corps?

Est-ce que nos pensées tendres, nos dons,
nos amitiés, nos prières, nos échanges,
n’aurait pas le pouvoir, elles aussi, de changer mystérieusement le monde ?
Les théologiens appellent ça… «LA COMMUNION DES SAINTS»

Tu en fais partie, comme nous tous ! Tu n’es ( pas encore ! ) un Saint, mais…
NOUS AVONS BESOIN DE TOI  !
Nous avons besoin d’urgence… pour changer notre cœur et notre monde,
du RAYONNEMENT MYSTERIEUX de tes dernières fleurs. Cultive les !
Mais oui ! C’est Voltaire qui l’a dit : «Cultivons notre jardin!»

Mais oui ! Et réjouissons nous !
La Création continue !… avec toi ! avec nous !

Sénèque : le voyage…

C’est d’âme qu’il te faut changer ! Non de pays !

« Tu t’étonnes, chère amie, comme d’une chose étrange,  
d’avoir fait un si long voyage,
et tant varié les itinéraires, 
sans dissiper la lourde tristesse de ton coeur.

C’est d’âme qu’il te faut changer !
Non de pays !
L’important n’est pas de savoir où l’on va,
mais dans quel esprit on arrive. »

Senèque –

L’abbaye cistercienne de Senanque

Fra Angelico : Sachons reconnaitre la main de l’Ange …

Nos épreuves sont un don ! Sachons y reconnaitre la main de l’ange…

Fra Angelico, le doux peintre du Quattrocento florentin, qui a couvert de fresques sublimes de simplicité les cellules du Cloître San Marco à Florence, a été élu Prieur de son couvent en 1450.
Je vous donne aujourd’hui à méditer…
…cette très belle lettre qu’il a donné à ses frères pour le Jour de Noël.
Comme il le dit lui-même, dans cette Florence des Médicis qui croulait de richesses,
il n’avait rien à leur offrir, puisqu’ils étaient Dominicains observants, une branche dominicaine minoritaire de flagellants, dans laquelle s’observe la règle originelle de saint Dominique, qui requiert la pauvreté absolue.

Il ne pouvait leur offrir que ce cadeau merveilleux qui nous est offert à TOUS… quand nous touchons la main de l’Ange : LA JOIE.

Fra Angelico 1450 – Lettre de vœux à ses frères dominicains du Couvent San Marco de Florence pour le Jour de Noël

Le ciel ne peut descendre jusqu’à nous…

Le ciel ne peut descendre jusqu’à nous 
que si notre cœur est capable dès aujourd’hui d’y trouver son repos.
De ce que je pourrais vous offrir,  il n’ y a rien que vous ne possédiez déjà. 
Mais il y a beaucoup de choses que je ne peux pas vous donner, 
et que, vous-même, vous pouvez prendre.

Le ciel ne peut descendre jusqu’à nous que si notre cœur est capable
dès aujourd’hui d’y trouver son repos.
Prenez donc le ciel !

Il n’existe pas de paix à venir qui ne soit, dès aujourd’hui, 
cachée dans le court moment présent.
Prenez donc la Paix !

L’obscurité du monde n’est qu’une ombre. 
Derrière cette ombre, et à notre portée,  se trouve la Joie.

L’obscurité du monde n’est qu’une ombre.
Derrière cette ombre, et à notre portée,  se trouve la Joie.
Si seulement nous pouvions voir la splendeur
et la joie ineffable qui repose dans cette obscurité.
Et pour la voir, il ne suffit que de la regarder.
Je vous prie donc de regarder.

La vie est une généreuse donatrice. 
Mais nous qui jugeons ses dons d’après l’apparence extérieure,
nous le rejetons, parce que nous les trouvons laids, ou pesants, ou durs.
Enlevons cette enveloppe, et nous trouverons au dessous d’elle 
une vivante splendeur, tissée d’amour par la sagesse,
avec d’abondants pouvoirs.
Accueillez là, saisissez là, 
et vous toucherez LA MAIN DE L’ANGE qui vous l’apporte.

Fra Angelico Noli me tangere Frossard-L’art de croire

Nos épreuves sont un don ! Sachez y reconnaitre la main de l’ange…Sachez y reconnaitre la merveille d’une présence qui nous couvre de son ombre !

Dans chaque chose que nous appelons une épreuve, un chagrin, ou un devoir,
se trouve, croyez-moi, la main de l’ange : le DON est là ! 
… ainsi que la merveille d’une présence qui nous couvre de son ombre.

Nos joies …cachent des dons divins

De même pour nos joies: ne vous en contentez pas en tant que joies ; 
elles aussi cachent des dons divins.

La vie est tellement emplie de SENS et de propos, 
tellement pleine de beautés au-dessous de son enveloppe, 
que vous apercevrez que la terre ne fait que RECOUVRIR VOTRE CIEL.
Courage, donc, pour le réclamer ! C’est tout !

Réclamez votre ciel !

Fra Angelico Couronnement de la vierge 1387-1455 Florence galerie Uffizi

Mais… vous avez du courage, et vous savez que
NOUS SOMMES ENSEMBLE DES PÉLERINS
qui, à travers des pays inconnus, se dirigent vers leur patrie.

Ainsi donc, en ce jour de Noël, je vous salue, 
pas tout à fait à la manière dont le monde envoie ses salutations, mais … AVEC LA PRIÈRE : que pour vous, maintenant et à jamais, le JOUR se lève et les ombres s’enfuient.

FRA ANGELICO 1450 –Vœux à ses frères

Dans les pas d’un ange… Marc Chagall

« Quelques pas…dans les pas d’un ange » c’est le beau titre du livre de David MacNeil, fils de Marc Chagall, que je vous invite à lire cet Eté…
Vous y apprendrez plein de choses…
… sur Picasso, Matisse, Cocteau, Vence, la Côte d’Azur…
et aussi les belles-mères cupides qui entourent les hommes célèbres quand ils vieillissent !

Vous y trouverez aussi une évocation émouvante des derniers feux de la spiritualité et de l’ART SACRE, dans l’Art d’Occident au XXe siècle.
Mais oui ! En 1950 encore, tous les grands artistes, Matisse, Cocteau, Soulages… voulaient honorer leur œuvre en peignant des églises ou en faisant des vitraux dans les cathédrales. Chagall y a fait ses plus beaux chefs d’œuvre.
Apparemment, ce n’est plus à l’ordre du jour…
Aujourd’hui, au vingt et unième siècle, les artistes-adorateurs de Mammon sont occupés à sculpter « le vagin de la Reine » et autres joyeusetés… qui en disent long sur l’élévation spirituelle de nos élites, entre Las Vegas et Abu Dabhi…mais passons !

Pour tous ceux qui veulent découvrir l’étonnante spiritualité et la diversité poétique de l’art de Marc Chagall, je vous ai fait une galerie de mes œuvres préférées.

Mais j’ignorais que Marc Chagall, peintre mystique,
éternel amoureux peintre des amoureux
( souvenez vous dans « Coup de foudre à Notting Hill » le tableau avec… une chèvre, un violon, et deux amoureux ! …ça ne peut être que de Chagall ! )
Chagall était aussi un poète.
Je viens de le découvrir en lisant ce petit essai universitaire d’une étudiante pleine de profondeur et de sagacité, qui s’appelle Ingrid ! Merci, Ingrid !

Dire Dieu, dire les dieux
Chagall : Sa réponse artistique et poétique à l’impossibilité de « dire Dieu »

Essai de Ondine Portier

Marc Chagall (1887-1985) est un artiste juif du 20siècle, originaire de Russie et naturalisé français en 1937. Il est très connu pour ses peintures très colorées, lumineuses, oniriques et foisonnantes, rappelant le surréalisme, la modernité, le cubisme, sans pouvoir autant être rattaché à aucune école. 

Chagall – Vitrail de Sarrebourg

L’univers religieux dans lequel a grandi Chagall et sa propre spiritualité sont une inspiration capitale dans l’œuvre de Chagall. Son enfance en Biélorussie le plonge dans l’Hassidisme, courant judaïque (de l’orthodoxie juive) qui privilégie une « religion du cœur », c’est-à-dire une forte piété et l’amour des autres sans nécessiter aucune érudition. Le « Hassid », « homme pieux », a une profonde conscience de la présence de Dieu et voit dans toute chose terrestre son reflet. Cette religiosité a une dimension « artistique » car s’exprime souvent par le chant et la danse, dans un rapport joyeux à Dieu, le célébrant.

Hassadah Ein Krem à Jérusalem

Le travail de Chagall est profondément marqué par ce courant, ainsi que par la lecture de la Bible. Il écrit lui-même (dans un texte destiné aux visiteurs de son musée à Nice) :
« Depuis ma prime jeunesse, j’ai toujours été captivé par la Bible. Il m’a toujours semblé, et il me semble encore, que c’est la plus grande source de poésie de tous les temps. Depuis lors, j’ai cherché ce reflet dans la vie et dans l’art. La Bible est comme une résonnance de la nature et ce secret, j’ai essayé de le transmettre. »
Il puisera dans la Bible de nombreux sujets de tableaux, participant à révéler le mystère divin.

D’ailleurs, bien que juif, Chagall fera souvent apparaître le Christ dans ses tableaux, car il verra en lui une figure du « juif sacrifié ».

À Nice, un musée national est consacré à son cycle du « Message biblique », composé de 17 tableaux dont le sujet est tiré de l’Ancien testament.

Chagall se place en « mystique poétique » en essayant de révéler l’irrévélable…
(étant juif, il n’est pas censé représenter Dieu directement, éviter l’iconographie)
…ou l’irrévélé, ce Dieu invisible, avec sa propre sensibilité, sa subjectivité, ses couleurs et ses symboles presque « surnaturels ».
Chagall le dit lui-même « Je suis un mystique, ma prière c’est mon travail ».

« Je suis un mystique,
ma prière c’est mon travail ».

En résulte son art tout à fait libre et poétique, subjectif, authentique et sincère. Chagall aura à cœur de répondre à l’impossibilité de peindre et révéler Dieu, à qui il dit dans un de ses poèmes « je ne sais pas comment te peindre ». En effet, comment l’artiste peut-il peindre l’invisible et révéler le mystérieux ?

Si ses tableaux sont très connus, aussi sa poésie l’est-elle beaucoup moins ; or, elle est capitale pour répondre à cette question.
En effet, Chagall écrit une poésie non seulement semblable à ses tableaux en termes de subjectivité, de liberté et de beauté, mais aussi en reflet de ceux-ci, les « illustrant » parfois.

Compte-tenu de l’immensité du travail de l’artiste, nous ne nous concentrerons que sur quelques œuvres pertinentes sur la question de « dire Dieu » (provenant du « Message Biblique » pour les tableaux).

« Ma prière est mon travail », écrit-il.

On peut dire, en effet, que les poèmes de Chagall sont aussi souvent des prières (étant souvent adressés à Dieu), de même que ses tableaux. En effet, Chagall peint un « monde qui prie », par la couleur, l’expression (souvent « endormie », « contemplative », « songeante ») de ces êtres énigmatiques et silencieux qu’il fait apparaître dans sa peinture.

L’on peut dire que ses peintures appellent, dans la contemplation, à voir du divin ou quelque beauté mystérieuse et sacré ; sans aucun prosélytisme, ses œuvres tendent à révéler et à célébrer Dieu (et son lien aux Hommes, particulièrement au peuple juif).
Mais l’on peut aussi penser que ces tableaux sont aussi destinés à Dieu lui-même, étant une manière de le « louer » et de le « célébrer ». Or dans son poème Pour l’autre clarté, Chagall écrit justement : 

« Mon Dieu, la nuit est venue 
Tu fermeras mes yeux avant le jour  
Et moi je peindrai de nouveau           
Des tableaux pour toi 
Sur la terre et le ciel »

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Comme Aragon le désigne tel « celui qui dit les choses sans rien dire », Chagall peint Dieu sans le peindre.  Parce que l’artiste « ne sait pas comment le peindre » mais le recherche sans cesse (« À quoi ressemble-t-il, mon dieu, Où est-il » -poème Maintenant), parce qu’il est invisible mais omniprésent (pour Chagall), Dieu est au centre des œuvres « mystiques » de Chagall. C’est ce que nous allons voir dans l’huile sur toile La création de l’Homme de Marc Chagall. 

Tu m’as rempli les mains – Chagall

Je suis ton fils
sur terre qui marche à peine
Tu m’as rempli les mains
de couleurs, de pinceaux

Je ne sais pas comment te peindre.
Faut-il peindre la terre, le ciel, mon cœur,
les villes en feu, les gens qui fuient,
mes yeux en pleurs
Où faut-il fuir, vers qui voler ?

 Celui qui là-bas donne vie,
Celui qui envoie la mort
peut-être fera-t-il
que mon tableau s’illumine.

Poème de Marc Chagall, accompagnant son tableau La Création de l’homme (1956-1958) 

Dans ce tableau, Chagall fait apparaître de nombreux éléments et scènes biblique ; la tentation d’Adam et Ève (en bas à droite), le songe de Jacob (l’échelle en haut à droite), Abraham, le Christ crucifié, le don de Tables de la loi… Et bien sûr, au premier plan, un ange portant Adam endormi, représentant ainsi la genèse, la création de l’Homme, mais aussi l’acte de création en lui-même, car les traits de l’ange (qui d’ailleurs porte un pantalon) soulignent l’identification de Chagall avec celui-là ; Chagall est créateur et porteur du message divin par sa peinture.

La (grande) moitié inférieure du tableau n’est pratiquement que bleue : c’est la couleur du songe, du sommeil, du rêve, et ça peut aussi représenter le ciel, ou plus probablement la terre qui, rappelons-le, est « bleue comme une orange » (d’après le poète Paul Éluard).

Le jaune dans la partie supérieure gauche représente la lumière divine, le jour, l’allégresse (qui prends d’ailleurs le peuple de dieu).
 La couleur blanche, elle, représente la présence divine, ineffable et transparente. Le soleil tournoyant et polychrome peut représenter la vie (et ainsi Dieu ?), où une puissance divine qui emporte tous les protagonistes bibliques et le peuple de Dieu avec elle.

Les mains de dieu, sortant de la nuée blanche, apparaissent pour donner dans la lumière jaune sa parole divine, les tables de la loi.
Cette même représentation de Dieu par ce geste de don, par ces mains divines sortant d’une nuée vers la lumière, se retrouve très semblablement dans le tableau Moise recevant les tables de la loi. 

Pour Chagall, qui a été nourri du courant de l’Hassidisme, Dieu est partout, et se reflète particulièrement dans sa création. Sa présence divine est alors représentée par les mains offrants la loi, par les anges, dans le feu, la lumière et le soleil coloré et tournoyant qui emporte avec lui le peuple juif, dans l’oiseau du ciel, dans son peuple réjoui…

Ce n’est donc pas seulement un bout du tableau qui représente Dieu : dans ce tableau, on a un Dieu quasiment absent (il n’y a que ses bras ou ses actions qui sont représentées), mais aussi une omniprésence de Dieu, à la fois dans la symbolique, dans le reflet de sa création et dans l’idée générale du tableau qui représente toute l’histoire (biblique) fusionnelle et complexe de la relation d’amour entre dieu et les hommes. Chagall voulait d’ailleurs justement faire de cette œuvre un idéal d’amour.

           Cependant, Chagall, dans d’autres œuvres, représente Dieu de manière plus «concentrée », moins dissimulée (sans pour autant « peindre sa face »), même si encore une fois, l’ensemble du tableau concoure à sa compréhension et à sa révélation. C’est le cas de l’huile sur toile de 1961 Adam et Ève Chassés du paradis.
Dans ce tableau, la couleur verte prédomine, afin de représenter le jardin d’Éden qui est d’ailleurs littéralement « sans-dessus-dessous », renversé et bouleversé par la faute.  En effet, les arbres sont renversés, des oiseaux à tête de bouc ou de vaches s’envolent, de même que des poissons ailés tombés du fleuve et des silhouette humaines fuyantes sont aux coins du tableau. Au centre, un ange blanc chasse Adam et Ève du paradis, semblant leur montrer la direction. Ève et Adam, comme porté par un coq rouge (qui symboliserait la vitalité), s’en vont par la droite. Au-dessus d’eux, très discrètement, s’est représenté Chagall lui-même, peignant.

Mais si le tableau est fourni d’autant de détail, c’est le bouquet lumineux qui capte directement toute l’attention. En effet, Chagall établie une ligne de force et de lumière dans ce bouquet, qui représenterait l’arbre de vie, en jouant sur les contrastes des couleurs (les rouges et les jaunes du bouquet se détachent clairement du fond aux couleurs froides). Ce bouquet lumineux représente l’arbre de vie mais rappelle aussi le buisson ardent, symbole donc de la présence divine. Il est surmonté d’une boule blanche, qui symboliserait la parole divine. La forme circulaire peut nous renvoyer à la perfection, aux astres, ou, par analogie seulement, l’hostie donnée dans les messes chrétiennes. 

Ce bouquet fait lumineusement apparaître le divin (présent-absent), et cette représentation fait écho à une partie du poème Comme un barbare de Chagall :

« C’est d’après toi que je peins
Fleurs, forêts, gens et maisons
Comme un barbare je colore ta face
Nuit et jour je te bénis ».

Ce bouquet divin, plein de vitalité, représente de façon très positive et très marquée la figure de Dieu.
Ainsi, la couleur, qui est fondamentale dans le travail de Chagall, étant un vecteur puissant d’émotion et d’impression, une sorte de parole puissante et silencieuse, permet à Chagall de transmettre l’irrévélable et de représenter Dieu.  
Picasso dira d’ailleurs de Chagall :
« Après la mort de Matisse, Chagall est le seul artiste à avoir vraiment compris l’essence de la couleur. Depuis Renoir aucun artiste n’a eu le sens de la lumière comme lui ».

Mais dieu, dans le travail de Chagall, est aussi présent par l’action même, le sujet même du tableau. Les très nombreux éléments symboliques (subjectifs ou universels) – animaux, anges, personnages bibliques, couleurs, échelles et chandelier… – tendent tous à le révéler. Chez Chagall, Dieu est révélé par et dans sa création. 

Il est intéressant de voir comment l’irreprésentable (non seulement pour des questions de « capacités » mais aussi de droit : Chagall, juif profondément croyant, n’a pas le droit de représenter Dieu) reste concrètement irreprésenté, mais, paradoxalement, amplement révélé. Ces tableaux sont des poèmes et prières silencieux, sincères et libres, réponse possible à la question de l’impossibilité de dire Dieu.

Note de Michel Minc :
Si vous aimez Chagall, et si, un jour, vous allez vers l’Alsace,
choisissez de passer par la petite ville de Sarrebourg. Chagall y a conçu un gigantesque vitrail bleu qui est une merveille, par lequel il conclut son œuvre : Per visibilia, ad invisibilia
Par les choses visibles, accéder aux choses invisibles !

FIN

Fête de laTransfiguration… …abandon des certitudes matérialistes scientistes ?

Scientisme, matérialisme, Positivisme et …Transfiguration

Ah ! le bon temps… où l’on pouvait être serainement, et confortablement matérialiste, rationaliste, et scientiste…
En 1900, comme la matière était encore rassurante. 
Elle était éternelle, inébranlable, opaque. 
Epicure et Démocrite l’avait chantée. Elle était faite de boules de billards solides qui s’entrechoquaient depuis toujours, et se renvoyaient l’énergie éternellement. Dans un espace immuable, chacune d’elles parcouraient ces belles trajectoires mathématiques que le démon de Monsieur Laplace rêvait de pouvoir noter et d’inventorier minutieusement pour tout savoir et tout comprendre du Passé et de l’Avenir. En 1900, nous disait Monsieur Lord Kelvin, enfin, la physique était achevée. Il n’y avait plus grand chose à trouver. 
En 1900, nous disait Monsieur Viviani, la Raison humaine avait éteint, pour toujours, dans le Ciel, les étoiles de la superstition. Et nul n’allait plus jamais pouvoir les rallumer.

Comme vous aviez raison de faire confiance à la Raison humaine, Monsieur Viviani !
Ce n’est pas elle qui vous a trahi. C’est la matière elle-même. 
C’est la Matière qui nous échappe aujourd’hui. Elle est devenue beaucoup trop belle pour se laisser enfermer dans vos minutieux calculs d’ingénieurs et vos prévisions d’artilleurs… 
Courtisée par des jeunes fous qui s’appelaient Heisenberg, Schrödinger, Dirac, Dame Matière est devenue transparente, changeante, plus imprévisible et mystérieuse que jamais on n’aurait pu l’imaginer…
Mais oui ! la matière, au XXe siècle, est devenue coquette. 
Il suffit qu’un physicien quantique la regarde pour qu’elle change d’attitude,…
Mais oui ! C’est bien connu : la première chose qu’elle remarque chez un homme, c’est … s’il la remarque. 

Qu’est-ce que la Matière que nous observons ? Qu’est-ce que la Lumière ? 
Dans notre Présent, sommes- nous reliés au Passé et à l’Avenir ?  

Quel est le dialogue entre le REEL et notre conscience ?
Le peintre et le physicien se posent les mêmes questions… Albert Einstein et Giovanni Bellini.  
« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux »

La matière lourde, opaque, inerte de 1900… est devenue à partir de 1930, 
un édifice mystérieux, en dialogue avec nous.
Monsieur Hubble et Monsieur l’Abbé Lemaitre nous l’ont révélé :
La matière a une histoire, comme nous ! 


elle a donc un passé, que nous pouvons déchiffrer et avec lequel nous dialoguons;
elle est devenue notre mère, puisque nous sommes « poussières d’étoiles ».
et… (désolé Monsieur de Laplace ! ) la Matière n’a pas d’avenir ! 
Elle n’a pas d’avenir prévisible, puisque cet avenir n’est pas encore inventé…
puisque nous sommes nous aussi conviés, en ce présent qui coule entre nos mains, de participer à cette invention de l’Avenir.

Si vous êtres pas convaincus de tout cela, nous y reviendrons abondamment… quand nous méditerons sur l’Histoire de la Révolution quantique et la Cosmogénèse…
Mais aujourd’hui, c’est tout cela qu’il faut avoir présent à l’esprit lorsque nous fêtons LA FÊTE DE LA TRANSFIGURATION.

Je me souviens de me stupeur, en parcourant distraitement le grand couloir du Musée Correr qui surplombe la place Saint Marc, à Venise, de découvrir brutalement cette apparition… l’intrusion du surnaturel et de l’Eternité dans l’histoire des hommes : La transfiguration de Giovanni Bellini (1480)
On pense à Bergson : « l’Univers est une machine à faire des Dieux ! »

Qu’est-ce que LA TRANSFIGURATION ? 

Les trois évangiles synoptiques nous en parlent…Mt 17,1-9 , Mc 9,2-9, Lc 9,28-36 
et malgré l’affolement et la stupeur qui avaient saisi les apôtres, 
car Pierre ne savait ce qu’il faisait tant était grande sa frayeur…) 
les trois récits concordent… Relisons les !

Matthieu 17 -01 
Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui.

Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte.

Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

Luc 9-27 
Je vous le dis en vérité : parmi ceux qui sont ici présents, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu. »
Luc 9-28
Environ huit jours après avoir prononcé ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.
Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie,apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait.
Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul.
Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

Marc 9,2-9
Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus.

The Transfiguration of Christ Giovanni Bellini, c. 1487 Musée du Capodimonte à Naples

Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.

Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

Ils se demandaient entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts »
Nous aussi, gens du XXIe siècle, nous voudrions bien comprendre les rapports mystérieux entre le Temps et l’Eternité… entre notre vie brêve et l’Histoire cosmique…
Giovanni Bellini nous fait ici une belle méditation sur la Ressurrection du Christ, le matin de Päques. 
Que s’est-il passé exactement pour bouleverser ainsi les soldats de la garde, 
quelle est la réaction nucléaire qui a irradié et roussi le linceul de Turin ?

Que signifie LA TRANSFIGURATION ?

Je fouille dans les trésors de ma bibliothèque, 
et je découvre ce texte génial d’un THEOLOGIEN ARABE.  
Il s’appelle Jean Mansour, Mansour ibn Sarjoun… 
Vous ne le connaissez pas ?
Il est pourtant devenu DOCTEUR DE L’EGLISE 
et les orthodoxes comme les catholiques le vénèrent comme un saint et un Père de l’Eglise.
On l’appelle JEAN DE DAMAS, ou JEAN DAMASCENE

Jean Damascène est né dans une famille chrétienne syriaque éminente de Damas au viie siècle
Son grand-père, Mansour, était chargé de la collecte des impôts de la région par l’empereur Héraclius. À la prise de la ville par les troupes arabo-musulmanes en 635, il resta en poste dans la nouvelle administration, comme nombre de fonctionnaires chrétiens. 
Le père de Jean, Serge (ou, en arabe, Sarjoun ibn Mansour) servit lui aussi les califes musulmans : il percevait des taxes dans l’ensemble du Moyen-Orient. Il obtint des califes omeyyades qu’ils épargnent à Damas la basilique Saint-Jean-Baptiste ; toutefois, l’édifice fut transformé en mosquée 70 ans après la conquête musulmane. 
Sarjoun eut deux fils, dont celui qui devait être connu comme « Jean Damascène »
Après la mort de son père, Jean a également servi un haut officier à la Cour du califat omeyyade avant de devenir moine à Jérusalem.

Jean de Damas – Homélie pour la fête de la Transfiguration

Il y a beaucoup à dire sur ce texte magnifique… On en reparlera 

Jadis, sur le mont Sinaï, la fumée, la tempête, l’obscurité et le feu (Ex 19,16s) révélaient la condescendance extrême de Dieu, annonçant que celui qui donnait la Loi était inaccessible…et que le créateur se faisait connaître par ses oeuvres. 
Mais maintenant tout est rempli de lumière et de splendeur. 
Car l’artisan et le Seigneur de toutes choses est venu du sein du Père. 
Il n’a pas quitté sa propre demeure, c’est-à-dire son siège dans le sein du Père, mais il est descendu pour être avec les esclaves. 
pour que Dieu, qui est incompréhensible pour les hommes, soit compris.
Il a pris la condition de serviteur, et il est devenu un homme en sa nature et en son comportement (Ph 2,7),
pour que Dieu, qui est incompréhensible pour les hommes, soit compris. 
Par lui-même et en lui-même, il montre la splendeur de la nature divine.
      Autrefois Dieu avait établi l’homme en union avec sa propre grâce. 
      Autrefois Dieu avait établi l’homme en union avec sa propre grâce. 
Quand il a insufflé l’esprit de vie au nouvel homme formé de terre, quand il lui a communiqué ce qu’il avait de meilleur, il l’a honoré de sa propre image et ressemblance (Gn 1,27). 
Quand il a insufflé l’esprit de vie au nouvel homme formé de terre, quand il lui a communiqué ce qu’il avait de meilleur, il l’a honoré de sa propre image et ressemblance (Gn 1,27). 
Il lui a donné l’Eden comme demeure et a fait de lui le frère intime des anges. 
puisque nous avions obscurci et fait disparaître l’image divine sous la boue de nos désirs déréglés
Mais puisque nous avions obscurci et fait disparaître l’image divine sous la boue de nos désirs déréglés,
le Compatissant est entré dans une seconde communion avec nous, beaucoup plus sûre et plus extraordinaire que la première. 
Tout en demeurant dans l’élévation de sa divinité, il accepte aussi ce qui est en dessous de lui, créant en lui-même l’humain ; il mêle l’archétype à l’image, et aujourd’hui il montre en elle sa propre beauté. 

      Son visage resplendit comme le soleil, car dans sa divinité il est identifié avec la lumière immatérielle ;
c’est pour cela qu’il est devenu le Soleil de justice (Ml 3,20). 
Mais ses vêtements deviennent blancs comme la neige,
car ils reçoivent la gloire par revêtement et non par union, par relation et non par nature. 
Et « une nuée de lumière les couvrit de son ombre », rendant sensible le resplendissement de l’Esprit. 
Saint Jean de Damas (v. 675-749), moine, théologien, docteur de l’Église 
Homélie pour la fête de la Transfiguration ; PG 96, 545 (trad. Bellefontaine 1985, coll. Spi. Or. n°39, p. 191 rev.)

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