Galilée, l’obsession de la mort, l’inaltérabilité parfaite … et la terre, jolie comme elle est, imparfaite…

Je trouve en triant dans mes notes, ces réflexions très originales de Galilée, sur la peur de la mort,…et sur la TERRE, notre terre, corruptible ( comme nous ) mais jolie comme elle est…
D’où viennent ces notes ? D’Etienne Klein ? de Claude Tresmontant ? d’un autre ?
Peu importe…elles peuvent susciter en nous des réflexions ou des contemplations très intéressantes. Voyez ce que j’en ai compris.
J’ai résumé…

Pour Platon, il y a un rapport entre l’ETERNITE, le VRAI, et le BEAU.
Il y a un rapport entre LE VRAI, qui est ETERNEL, et le BEAU.
Ce que nous pouvons comprendre nous renseigne sur LA NATURE DE L’ETERNITE.

Est parfait … CE QUI NE S’ABIME JAMAIS. Ce qui est éternel.
La figure parfaite est le CERCLE parce qu’elle est l’image de l’INFINI, de l’ETERNEL

Donc, les étoiles, tous les astres, qui sont ETERNELS, ont une trajectoire cyclique. Le système de Ptolémée, avec ses épicycles compliqués, est l’expression de cette préférence pour la perfection du Cercle.
( Il faudra attendre Kepler au 16ème siècle pour qu’on comprenne que les planètes du système solaire ne parcourent pas des cercles mais des éllipses.)

Donc, pour les Anciens, il y a deux mondes.
L’un parfait, éternel, beau et immuable. L’autre changeant, imparfait, méprisable.
Il y a donc LE MONDE PARFAIT, ETERNEL, DES SPHERES CELESTES,
des sphères de cristal pur, où se meuvent éternellement tous les astres, et le Soleil, et de la Lune,…
…et il y a NOTRE MONDE SUBLUNAIRE changeant, imparfait, qui n’est pas de cristal pur mais qui est terreux…

Galilée n’est pas d’accord ! La lune aussi est « terreuse »

Galilée n’est pas d’accord avec cette vision antique qui était celle de Platon, d’Aristote, de Ptolémée … et ainsi de tout le moyen-âge.
Avec sa nouvelle lunette astronomique, il a observé la surface de la Lune,
et il a constaté qu’elle était très imparfaite, pleine de cratères, de trous et de boutons… C’est une révélation : un changement de paradigme

« La lune est, comme notre terre, imparfaite.
Vous prétendiez qu’il y a deux mondes : notre monde terreux, le monde sublunaire, fait de 4 éléments corruptibles, …
…et le monde de la quintessence, inaltérable et parfait.
Moi, je vois bien que la lune est terreuse,…
donc il n’y a pas de monde sublunaire.


IL N’Y A QU’UN UNIVERS, et il est partout corruptible.
Donc , on a eu tort d’associer la perfection et l’incorruptibilité.

Ce goût pour l’inaltérabilité est la conséquence de notre hantise de la mort.
Ceux là qui exaltent si bien l’incorruptibilité et l’inaltérabilité,
je crois qu’ils en viennent à dire ces choses…
… à cause de leur grand désir de beaucoup survivre
et de la peur qu’ils ont de la mort. »

à cause de leur grand désir de beaucoup survivre et de la peur qu’ils ont de la mort. »
Pablo Picasso – son dernier autoportrait…

L’amour de notre terre, altérable et changeante… comme nous !

Donc on a eu tort d’associer perfection et incorruptibilité.
Et il est hors de doute que notre TERRE est bien plus parfaite,
étant comme elle est, altérable et changeante,…
que si elle était une masse de pierre,
ou même un beau DIAMANT IMPASSIBLE.
C’est cette terre, telle qu’elle est, que nous aimons.

Le temps qui passe ne nous fait pas plonger dans le Néant.

Ce que nous dit Galilée, si joliment, c’est qu’on s’est trompé en associant trop directement le temps qui passe et la mort.
Ne craignons pas le Néant !
Bergson nous l’a dit : le NEANT n’est pas pensable.
C’est une fausse idée qui se nie elle-même. Le Néant n’est pas pensable.
Et on ne peut penser la mort que si on la distingue du néant… c’est à dire si on l’imagine dans quelque chose QUI NE MEURT PAS.

De même, …
On ne peut penser l’origine de l’univers que si on imagine…qu’avant l’univers, il y avait… quelque chose ou quelqu’un… qui a pu créer l’univers.

Si on imagine qu’avant le Temps, il y avait quelque chose ou quelqu’un qui a pu inventer le Temps.
Et c’est cela la VRAIE PERFECTION à laquelle aspire notre cœur…

FIN